Si la lombalgie et la cervicalgie vous parlent certainement, la dorsalgie, elle, reste une pathologie qui peut paraître floue pour nombre d’entre vous. Pourtant comprendre les dorsalgies est important pour les prévenir et les guérir. De l’origine de cette maladie du rachis aux solutions à mettre en place pour éviter ce type de douleurs chroniques, faisons le tour du sujet.
Sommaire
Qu’est-ce que la dorsalgie ?
Nous évoquons un cas de dorsalgie lorsque nous ressentons des douleurs et tensions au niveau de la cage thoracique, entre la zone des cervicales (appelée la nuque) et les lombaires (le bas du dos). On va communément parler de douleurs aux omoplates ou douleurs aux épaules.
Sur la phase postérieure, le long de l’épine dorsale, il s’agit de la partie convexe (vers l’arrière) composée de 12 vertèbres dites thoraciques ou dorsales. Ce sont les seules vertèbres qui s’articulent avec les côtes. Ce sont donc des structures osseuses qui ont moins de mobilité que le reste de la colonne vertébrale. Du côté antérieur, le sternum constitue la fermeture des côtes qui se rejoignent pour former la cage thoracique.
La cage thoracique contient des viscères importants, tels que le cœur et les poumons, qui sont indispensables à la vie. Cette région de la colonne vertébrale est renforcée par une série de muscles qui s’insèrent. Ils sont responsables de la douleur musculaire chronique et diffuse, typique de la dorsalgie.
Pourquoi ? Ces muscles ont tendance à se contracter, ce qui génère une fibrose et des spasmes musculaires.
Les principaux muscles qui génèrent la zone douloureuse de la dorsalgie sont ceux qui sont profondément situés sous le muscle trapèze. Il s’agit notamment des rhomboïdes mineurs et majeurs et des muscles spinaux qui sont situés en dessous d’eux.
L’omoplate angulaire, bien qu’elle soit étroitement liée à la colonne cervicale, est aussi habituellement un muscle très impliqué dans le tableau de la dorsalgie. Sur cette image, vous pouvez voir ces muscles de façon graphique.
La dorsalgie en 1 minutes 20 secondes
Quels sont les symptômes de la dorsalgie ?
Les maux de dos sont généralement causés par une combinaison de facteurs. Il est très rare d’avoir une seule cause et ils touchent près de la moitié de la population adulte à un moment donné de leur vie.
En général, la douleur dorsale ou dorsalgie est ressentie d’un côté ou de l’autre du dos, bien qu’elle puisse aussi être bilatérale.
Les symptômes douloureux les plus fréquents du mal de dos se situent dans la zone du haut du dos, entre les omoplates. De nombreux patients décrivent familièrement cette zone comme “ l’épaule ”.
Les douleurs peuvent être :
– aiguës et nécessitent une consultation médicale rapide ;
– diffuses dans le cas de dorsalgie de type mécanique, où de mauvaises postures répétées et prolongées peuvent en être à l’origine ;
– localisées au niveau respiratoire ;
– chroniques quand la douleur est sourde, constante et qu’elle se répète plus fréquemment en fin de journée, même au repos.
On parle de douleurs chroniques quand elles sont présentes depuis au moins trois mois. Certaines mauvaises postures ont tendance à aggraver cette forme de douleurs dites fonctionnelles. Dans ce cas, il est très caractéristique que le patient ressente un soulagement en appuyant fortement sur la zone.
Le diagnostic de dorsalgie peut être aussi posé par le biais d’autres symptômes comme les fourmillements, les picotements ou les brûlures.
Quelles en sont les causes ?
Les causes des douleurs dorsales au niveau du dos sont variées :
- La douleur dorsale peut être causée par le maintien de mauvaises postures pendant une longue période, surtout lorsque : on est assis, on tousse à répétition, on se tourne brusquement ou on est exposé au froid.
- Le stress continu et la somatisation émotionnelle sont généralement des causes assez fréquentes de dorsalgie. Comme il s’agit d’un problème de santé sur un muscle lisse de nature tonique et posturale, celui-ci est fortement influencé anatomiquement et physiologiquement par le système végétatif autonome (sympathique et parasympathique). Il est donc particulièrement sensible aux influences émotionnelles. Ces cas de stress qui affectent la région dorsale peuvent être traités avec des plantes médicinales spéciales, spécifiées dans les vidéos à la fin de cet article.
- Les difformités existantes, chez les personnes ayant une tendance cyphotique, une scoliose ou un dos excessivement plat.
- Les points Trigger myofasciaux au niveau dorsal représentent des zones localisées de douleur irradiant vers d’autres zones. Au niveau dorsal, il y en a plusieurs qui sont pertinents.
- Les maladies auto-immunes, telles que la spondylarthrite ankylosante ou la polyarthrite rhumatoïde, attaquent la colonne vertébrale et peuvent donc être liées aux cas plus graves de douleurs dorsales qui sont facilement diagnostiquées par le médecin.
- Des hernies discales ou des processus discaux dégénératifs, bien que la région de la colonne vertébrale la moins sujette à ces problèmes discaux, se produisent également et peuvent déclencher ou aggraver un état de dorsalgie.
Bien que cela soit très rare, il est important que vous consultiez votre médecin dans le cas où votre dorsalgie se perpétue dans le temps.
Il convient d’écarter certains types de pathologies non liées au champ d’action du physiothérapeute, car les symptômes peuvent également être causés par des maladies graves comme le cancer ou la pneumonie.
Comment diagnostiquer la dorsalgie ?
Le physiothérapeute effectue toujours un examen physique pour évaluer la musculature, les os et la mobilité de la colonne vertébrale, ce qui est, dans la plupart des cas, suffisant.
S’il y a une déformation au niveau des omoplates comme dans le syndrome de la “Scapula Alata” (“l’omoplate ailée”), l’évaluation doit être plus approfondie, de même que s’il y a un syndrome du cruciforme supérieur.
En général, l’examen palpatoire permet de déterminer dans quelle région se trouvent les muscles contractés et fibreux.
Il est fortement recommandé de faire une radiographie pour évaluer l’état des composantes osseuses de la colonne vertébrale, les éventuelles déformations cyphotiques ou dorsales plates, les scolioses ou pour évaluer les articulations intervertébrales ainsi que les disques et les corps vertébraux, ce qui permet d’exclure tout problème grave et peu fréquent comme une tumeur.
Dans les cas plus graves, les examens suivants peuvent être nécessaires : IRM et tomodensitométrie si l’on soupçonne une hernie discale, ou radiographies pour détecter d’éventuelles fractures ou anomalies osseuses congénitales. Le patient peut souffrir de douleurs dorsales non spécifiques, lorsque les tests diagnostiques (IRM, CT, etc.) ne montrent pas de lésion ou d’inflammation spécifiques.
Quels sont les traitements pour cette pathologie ?
Le traitement prioritaire du mal de dos est habituellement le soulagement de la douleur qui se produit. En général, le médecin prescrira des anti-inflammatoires (AINS, stéroïdes, analgésiques, etc.) qui apportent un peu de soulagement. Si l’on constate une amélioration, celle-ci est souvent temporaire, car ils n’agissent pas sur la cause du problème.
Par conséquent, la meilleure chose à faire est de demander une prise en charge par un spécialiste. Vous pouvez alors consulter un physiothérapeute pour traiter la douleur, qui est habituellement déclenchée par plus d’une cause.
Les techniques les plus utilisées pour soulager les douleurs dorsales sont :
- le massage décontracturant,
- le sport ou à défaut, quelques exercices physiques réguliers et notamment les étirements,
- la localisation des points trigger,
- la thérapie myofasciale,
- l’application de chaleur dans la zone pour provoquer la relaxation de la musculature
- la manipulation de la colonne vertébrale, par un ostéopathe diplômé, au moyen de techniques manuelles rapides et de courte amplitude (ostéopathie), qui seront également utilisées avec une pertinence particulière dans les cas de blocage des articulations.
Une autre technique pertinente comme la ponction sèche (acupuncture) pour le traitement des points trigger est l’une des plus utilisées de nos jours. Les symptômes de la dorsalgie peuvent disparaître après quelques jours seulement.
Pour continuer, tous les patients devraient améliorer leur posture, à la maison comme au travail, et surtout en position assise (qui favorise l’avachissement). L’enseignement d’une hygiène posturale comme mesure préventive et thérapeutique est indispensable. Le corps a besoin d’être en mouvement. L’activité régulière est le garant d’une bonne posture qui évite ou retarde les douleurs dorsales.
Il existe aussi une variété de traitements instrumentaux, tels que le laser ou la tecarthérapie dans le cadre de la physiothérapie pour le traitement aigu de la dorsalgie, ainsi que des applications spécifiques de bandages neuromusculaires, également appelés kinésiotaping pour détendre les muscles dorsaux.
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