En 2014, près de 30 000 personnes ont été opérées d’une hernie discale en France, avec une incidence élevée pour la population des 35 – 49 ans, chez les hommes comme chez les femmes (Source Santé Publique France).
Dans 90 % des cas, la hernie surgit au niveau des lombaires, ce qui explique son lien très étroit avec la lombalgie. La hernie discale est intimement reliée à votre colonne vertébrale.
Découvrons dans cet article le fonctionnement de votre rachis pour comprendre la hernie discale. Un moyen de savoir comment la soigner et la soulager.
Sommaire
Comprendre la colonne vertébrale
Comment fonctionne votre rachis ?
La colonne vertébrale se compose de différentes vertèbres osseuses qui s’alignent les unes en-dessous des autres. Elles forment les quatre courbures de votre dos. Ces vertèbres sont traversées par les nerfs, dont l’objectif est de transmettre l’information de votre cerveau vers toutes les parties de votre corps. Mais leur fonctionnement ne serait rien sans la présence de disques intervertébraux.
Qu’est-ce qu’un disque intervertébral ?
Il est composé de deux parties :
- la partie centrale de consistance gélatineuse, appelée noyau pulpeux (ou nucleus pulposus pour les inconditionnels du latin) et
- une enveloppe fibreuse le maintenant en place, appelée anneau ou enveloppe fibreuse.
L’anneau fibreux est plus épais dans la partie antérieure du disque, ce qui rend la paroi postérieure plus fragile. Or cette partie postérieure est en contact avec le canal rachidien où passe la moelle épinière. C’est pourquoi, la plupart du temps, l’anneau se brise, provoquant une hernie discale, à l’arrière de l’épine dorsale.
À quoi servent les disques intervertébraux ?
Pour donner de la souplesse à votre tronc, les disques intervertébraux sont présents entre les vertèbres. Ils ont le rôle d’amortisseur entre les différentes structures osseuses et les empêchent se toucher, se ronger et s’abîmer.
Ces disques sont donc sous pression permanente et peuvent s’affaiblir ou se rompre. C’est à ce moment qu’une hernie discale intervient.
Qu’est-ce qu’une hernie discale ?
La hernie discale survient quand le disque intervertébral sort de sa position initiale. Elle fait irruption et le disque peut alors exercer une compression sur les racines nerveuses de la moelle épinière. Elle est d’ailleurs étroitement liée au cas de sciatique, caractérisée par une douleur dans l’arrière d’une jambe. Suit alors un mal de dos particulièrement aigu.
En général, elle se situe au niveau du bas du dos, très majoritairement entre L4 et L5 (4ème et 5ème vertèbre lombaire) ou L5 et S1 (5ème vertèbre lombaire et 1ère vertèbre sacrée). Néanmoins, elle peut également prendre effet au niveau de la nuque, dans la zone des cervicales.
La hernie discale concerne la population adulte d’un âge souvent compris entre 30 et 50 ans. Cela s’explique par l’usure des vertèbres qui se précise à cette période de vie. Alors qu’en vieillissant, l’intérieur du disque se rigidifie, rendant moins courante la hernie.
Quels sont les symptômes de la hernie ?
Voici le tableau clinique des signes et symptômes les plus courants d’une hernie discale :
- Des douleurs dans les bras ou les jambes
Si la hernie discale se trouve dans la région lombaire, vous ressentirez une douleur plus intense dans les fesses, les cuisses et les mollets. La partie de la racine nerveuse comprimée au niveau du bas du dos est en lien avec l’une de ces zones. Elle peut aussi toucher une partie du pied.
Si la hernie discale se trouve dans le cou, la douleur sera généralement plus intense dans les épaules et les bras. Cette gêne peut jaillir lorsque vous toussez, éternuez et peut même s’étendre à toute la colonne vertébrale dans certaines positions.
- Engourdissement ou picotements
Les patients qui ont une hernie discale ressentent généralement un engourdissement ou des picotements, en fonction de la partie du corps qui se nourrit des nerfs affectés.
- Faiblesse musculaire
Les muscles habituellement innervés par les racines nerveuses touchées ont tendance à s’affaiblir. Cela peut vous faire trébucher ou affecter votre capacité à soulever ou à tenir des objets.
Vous pouvez aussi avoir une hernie discale sans le savoir : parfois, des hernies discales apparaissent sur les images rachidiennes de personnes qui n’ont pas les symptômes d’un problème discal.
Quels sont les facteurs de risque possibles de la hernie discale ?
Certains des facteurs qui augmentent votre risque d’avoir une hernie discale sont :
- Votre corpulence : l’excès de poids exerce une pression supplémentaire sur les disques dans le bas du dos.
- Votre activité professionnelle : les professionnels qui ont un travail physiquement exigeant sont plus à risque de souffrir de maux de dos. Une profession demandant des gestes répétitifs consistant à soulever, tirer ou pousser des objets, à se pencher latéralement ou à tourner le corps peut également augmenter le risque de hernie discale.
- Votre ADN, la génétique : Certaines personnes héritent d’une certaine prédisposition à une hernie discale.
Comment soulager et soigner la hernie discale ? Traitement de la douleur
Une fois le diagnostic posé, un patient bénéficie de nombreuses solutions pour traiter une hernie discale.
Médicaments : Votre médecin peut vous recommander des analgésiques en vente libre comme l’acétaminophène (Tylenol) ou l’ibuprofène (Advil). Après examen, il peut aussi prescrire des analgésiques, comme un narcotique, pour soulager les douleurs intenses. La prescription de relaxants musculaires est aussi envisageable. Ils aident à soulager les spasmes musculaires augmentant habituellement la douleur.
Physiothérapie : Certains exercices peuvent être utiles en cas de hernie discale. Le but de l’exercice est de renforcer les muscles du dos et de l’estomac. Ceci soulagera la pression sur le disque et le rendra moins douloureux. Renseignez-vous auprès de votre médecin sur les exercices pour le dos. Vous serez peut-être amené à consulter un physiothérapeute pour vous renseigner sur les exercices sécuritaires pour le dos.
Injections de stéroïdes : Si les médicaments et la physiothérapie n’aident pas, votre médecin peut vous suggérer des injections de stéroïdes, faites directement dans la colonne vertébrale. Les stéroïdes réduisent l’inflammation autour du disque et peuvent diminuer la douleur. Parfois, une seule injection suffit. Ils sont souvent administrés en une série d’injections sur une quinzaine de jours. Elles peuvent apporter un soulagement pendant des semaines ou des mois à la fois.
Chirurgie : Si rien n’aide à soulager votre douleur, l’opération se révèle peut-être nécessaire. L’intervention d’un spécialiste des actes chirurgicaux du dos intervient en enlevant tout ou partie du disque endommagé, afin de stopper la compression du nerf.
Traitement à domicile – Vous pouvez également pratiquer de bons soins à domicile pour traiter votre disque. Une bonne posture peut aider le dos en réduisant la pression sur celui-ci. Concentrez-vous sur le fait de vous tenir droit, de vous asseoir droit et de soulever le dos droit.
Voici quelques conseils pour faire ce que vous pouvez pour soulager vos symptômes :
- Pliez les genoux et les hanches lorsque vous soulevez des objets et gardez le dos droit.
- Tenez un objet près de votre corps lorsque vous le transportez.
- Si vous restez debout longtemps, placez un pied sur un petit tabouret ou une boîte pendant un certain temps.
- Si vous restez assis longtemps, posez vos pieds sur un petit tabouret pour que vos genoux soient plus hauts que vos hanches.
- Ne portez pas de chaussures à talons hauts.
- Ne dormez pas sur le ventre.
Comment prévenir les problèmes de hernie discale ?
Pour éviter la hernie discale, vous devez :
- Faire de l’exercice : Le renforcement des muscles du dos et abdominaux aide à stabiliser et à soutenir la colonne vertébrale. Aussi, si vous restez assis toute la journée, levez-vous et marchez toutes les heures.
- Maintenez une bonne posture : Une bonne posture réduit la pression sur la colonne vertébrale et les disques.
Gardez le dos droit et aligné, surtout lorsque vous restez assis longtemps. Lorsque vous soulevez des objets lourds, faites-le de la bonne façon : avec vos jambes, pas avec votre dos.
- Maintenir un poids santé : L’excès de poids exerce plus de pression sur la colonne vertébrale et les disques, ce qui les rend plus susceptibles d’avoir une hernie.
- Évitez les mouvements répétitifs : C’est ce qui entraîne bien souvent la position particulière du disque intervertébral.
Quand consulter votre médecin ?
Vous devez consulter un médecin si la douleur au cou ou au dos se déplace vers les bras ou les jambes ou est accompagnée d’engourdissement, de picotements ou de faiblesse.
Le syndrome de la “queue de cheval” peut représenter de possibles complications. Vous devez appeler urgemment votre médecin au plus vite si vous ressentez :
L’aggravation des symptômes
La douleur, l’engourdissement ou la faiblesse peuvent augmenter au point où vous ne pouvez plus faire vos activités quotidiennes habituelles.
Le dysfonctionnement vésicale ou intestinale.
Les personnes atteintes du syndrome de la queue de cheval peuvent avoir de l’incontinence ou de la difficulté à uriner, même avec une vessie pleine.
L’anesthésie de la selle
Cette perte progressive de sensation affecte les zones qui toucheraient une selle : l’intérieur des cuisses, l’arrière des jambes et la zone autour du rectum. Si vous ne ressentez plus le besoin d’uriner ou de faire vos besoins.
Ce syndrome pourra être repéré par le biais d’un scanner, d’une radio ou d’un IRM.
Source :
Hernie discale – symptômes, causes, traitements et prévention – VIDAL